Quel plaisir procuré par l’écoute du dernier album du groupe italien Labyrinth,
6 Days To Nowhere! Une joie inattendue puisque le groupe originaire de
Massa revient de loin...
Formé en 1991 grâce à la brûlante association entre
Fabio Lione (futur chanteur d’Athena puis des désormais célèbres Rhapsody),
Olaf Thorsen (
Carlo Andrea Magnani, maître à penser, guitariste / compositeur, maintenant consacré à Vision Divine, le petit cousin) et
Anders Rain (
Andrea Cantarelli, pièce maîtresse du groupe).
Après une démo et un E.P, c’est en 1996 que la formation sort son premier album,
No Limits.
L’effet d’une bombe. L’importance des claviers, un chant haut-perché, une paire de guitare talentueuse et inspirée font que cette offrande dédiée au heavy speed mélodique limite progressif connaîtra un bon succès populaire en Europe, certes, mais aussi dans d’autres pays comme le Brésil, le Japon, la Corée… Via des hits comme
Piece Of Time,
Dreamland et
No Limits le monde découvre enfin le nouveau visage du heavy italien.
Sur ce, Fabio Lione quitte le groupe et enfoncera le clou grâce aux coups de butoir de sa future formation qui enchérira dans le domaine de la grandiloquence orchestrale mélodique, Rhapsody... Premier coup dur… Pour encore mieux rebondir.
En 1997,
Roberto Tiranti (
Rob Tyrant) prend en charge les vocalises et impose sa patte féline sur le style Labyrinth. Un chant plus contrasté, plus puissant dans les graves et bien plus sensuel dans les aigus. Une bonne opération doublée de l’arrivée en renfort du talentueux
Andrea De Paoli au clavier et du carré
Mattia Stancioiu à la batterie. Une signature sur le label le plus important du moment Metal Blade et l’équipe est fin prête pour sortir son deuxième album.
Return To Heaven Denied sort en 1998 et c’est un succès. La sophistication des morceaux, leur caractère entraînant, leur puissance, leur sensibilité font que le groupe devient la sensation du moment. Il faut écouter le titre
Moonlight pour se rendre compte combien le groupe aime se renouveler en changeant souvent de rythme, en imposant des breaks épiques quasi-progressifs tout en ne relâchant pas la pression et continuer à saper tout espoir de retrouver son souffle. On ne le retrouvera pas, noyé par ce déluge de mélodies imparables : du grand art!
2001, trois ans que le groupe se cherche, tourne beaucoup et c’est dans la douleur que sort
Sons Of Thunder en 2001.
Malgré une production longue et catastrophique, cet album concept est très bien accueilli en Italie et au Japon. Seulement, voilà, le mauvais choix du producteur aura raison des plus belles compositions du groupe et ainsi à défaut d’être l’album de la consécration, ce dernier sera reconnu comme étant l’album de la déception.
En 2002,
Olaf Thorsen, l’un des principaux compositeurs du groupe, s’en va pour se consacrer exclusivement à Vision Divine.
Le doute s’installe.
En 2003, le groupe signe chez Century Media pour accoucher de leur album éponyme,
Labyrinth.
Là encore, une grosse déception. Malgré quelque fulgurance, la vie semble avoir déserté l’âme du groupe pour nous laisser une œuvre inerte et sans saveur.
L’arrivée en renfort de l’expérimenté
Pier Gonella à la guitare en 2004 et sa participation à l’écriture du prochain album vont finalement redorer le blason du groupe italien.
En 2005, chez Arise Records, ils nous livrent
Freeman et s’aventurent dans une voie bien plus agressive tout en nous assénant des mélodies plus accrocheuses les unes que les autres.
Une parfaite alchimie donc mais aussi une évolution témoignant d’une maturité indéniable: les ambiances diverses et variées nous entraînent vers une modernité et un équilibre faisant défaut aux deux précédents albums. Labyrinth est enfin libre, libre de nous délivrer les fruits de sa métamorphose.
En 2007, suite à une signature chez Scarlet Records, le line-up est enfin stabilisé, ils enfoncent le clou avec leur dernier rejeton,
6 Days To Nowhere.
Labyrinth gagne encore en technique, étoffe son jeu tout en gardant son savoir-faire heavy-mélodique ultra-classe et nous gratifie de parties relativement violentes.
Par exemple et pour témoigner de leur savoir-faire, ces parties blast beat, non-coutumières du genre, qui atomisent tout et adoucit par une production claire et net. Un cocktail savoureux à l’épreuve de l’ennui, du pur Labyrinth quoi: du génie.
Le dernier clip, Lost, extrait de ''6 Days To Nowhere''.Le site officiel du groupe.Des MP3.