Rainbow - Difficult To Cure

Graham Bonnet aura été une étoile filante au sein de Rainbow. Un album, une série de concerts dont une tête d'affiche au Monsters Of Rock de Donington, des échanges de maux avec Blackmore et le voilà poussé vers la sortie. C'est Joey Lynn Turner (ex-Fandango) qui hérite de la place. Pour certains, il s'agira ici du début de la "tapétisation" de la musique de Rainbow, théorie que je ne soutiens pas : Difficult To Cure est la suite logique d'un Down To Earth qui commençait déjà à flirter doucement avec le hard FM.

Derrière cette pochette pouvant donner des sueurs froides aux hypocondriaques se cache un album qui tient relativement bien la route. Certes, les reprises I Surrender et Magic sont faîtes pour cartonner sur les ondes. Des mid tempos enrobés de nappes de clavier au son très '80. La technologie des synthétiseurs évoluait et Don Airey s'amusait comme un petit fou à tester des sons, jusqu'à nous pondre une intro à Magic qui pourrait devenir un générique pour une émission de Drucker tant elle est kitsch et variétoche dans l'esprit. Une erreur de goût assurément.

Mais c'est sans compter sur les morceaux écrits par Blackmore, où il rend hommage à son instrument : la guitare. Dès Spotlight Kid, on est mis au diapason : après une introduction dans l'esprit FM où la guitare tend vers quelque chose de plus couillu, on a droit au riff le plus rapide de l'album et en définitive, une petite réussite avec un Joey Lynn Turner qui se défend bien sur un tempo plus pêchu. No Release est également une réussite avec son break certes daté (et kitsch avec ces claquements de mains fort synthétiques), mais qui est un prétexte à un solo endiablé de Blackmore. Can't Happen Here, qui succède au délicat et émouvant instrumental Vielleicht Das Nachste Mal est une autre bonne surprise de ce disque. Et comment passer à côté du title-track qui est une reprise à la guitare de la Neuvième Symphonie de Beethoven, avec son clavier un peu agaçant dans la seconde partie, comme un clin d'oeil à la version démente figurant sur la BO du film Orange Mécanique.

On peut reprocher à l'album un côté un peu désuet de nos jours. Les sons de claviers vieillissent mal, c'est un fait, surtout que Don Airey n'est pas toujours très éclairé dans ses choix. Sauf que ce qui est vétuste de nos jours devait paraître moderne en 1981. On pourra aussi regretter l'absence de morceau réellement épique. Eyes Of The World de Down To Earth parait du coup bien loin. Mais le groupe s'engage sur une voie plus commerciale et réussi un disque rafraîchissant à défaut de créer une bombe de puissante; Ce n'est plus dans les projets de Blackmore en ce début de décennie, mais il reste toujours impérial derrière son instrument et par extension, derrière sa plume de compositeur.

Voté 4/5.
J'aime bien cet album mais quelques titres un peu en dessous bien que cet album soit réussi.
Pas mon préféré, mais si l'album avec Bonnet m'a laissé de marbre, l'arrivée de JL Turner est une bénédiction pour le groupe.
Ca sent un peu le Hard FM mais putain que c'est bon.
Malmsteen peut dire merci à ce revirement de situation de Blackmore.

I totally surrender !

4/5 pour un ou deux titres un peu en-dessous du reste. C'est toi JL qui a voté 0?

Oui surement

Hummm, je ne connais que le Rainbow de Dio, mais ce que tu avances dans ta chro a propos de l'utilisation des claviers ne me pousse guere a pousser plus loin!

Mouaif, j'trouve ça un peu exagéré.