COVERDALE/PAGE (1993)
Hard rock bluesy
Le projet réunissant 2 légendes du Hard Rock, l’une, tout de même bien plus mythique que l’autre avait de quoi en inquiéter certains.
Jimmy Page le guitariste de Led Zeppelin et l’ex vocaliste de Deep Purple et leader de Whitesnake allaient t’ils nous pondrent un album cloné sur ce que l’un des 2 groupes avait pu nous proposer de meilleur dans des temps inégalés en matière de créativité musicale ?
D’autant que Coverdale fut maintes et maintes fois accusé de plagier le dirigeable avec son groupe et de pomper tout ce qu’il pouvait tant au niveau vocal que du look, Robert Plant qui lui-même n’était que rarement tendre avec lui.
Qu’en est t’il de ce disque ?
« Coverdale/Page » est un savoureux condensé des deux groupes avec une production moderne et un son monstrueux signé Mike Fraser (le mix par John Kalodner).
La frappe énergique de Denis Carmassi donne une dynamique bûcheronne à l’album avec une caisse claire claquante comme un coup de fouet sur le popotin tout au long des 11 titres qui compose ce disque.
Coverdale n’a probablement jamais aussi bien chanté qu’ici (la presse était unanime à l’époque) doublé au feeling de Page, on touche là a l’alliance parfaite
Si un riff détonne, il est immédiatement lissé par la voix envoûtante de Coverdale et inversement et quand les deux sont à l’unisson le dosage est parfait.
Un alliage précieux qu’une ruée vers l’or ne parviendrait pas à épuiser.
« Shake my tree » avec une intro folk se rangera vers les fans de Led Zep, un titre qui démarre tout doucement pour partir en trombe puissante et placer les lignes directrices de l’album, il est immédiatement suivi par « waiting on you » qui lui raviera les fans du serpent blanc de façon à contenter tout le monde, le reste sera un mix des deux, la réunion stylistique de deux groupes qui se ressemblent mais diametralement opposés dans bien des points qui pour une fois, une seule produira cette fusion parfaite.
On retiendra au niveau des titres a retenir, le superbe « pride and joy » qui sent le Led Zep a pleins nez qui démarre un peu de la même façon que « shake my tree » un début très folk pour un apocalypse finale dirigé par un harmonica démoniaque.
Les rapides et Rock’n’roll « feeling hot » et « absolute blues » qui sonne comme si Led snake avait toujours existé.
Le blues magnifique de « Don’t leave me this way » qui s »étale sur presque 8 mn et où Coverdale prend une envergure titanesque.
Et l’énorme, que dis-je, le divin, le morceau ultime de l’album : « whisper a prayer faor the dying » le «stairway to heaven » des 90’s en version evil, Coverdale y est énorme, Page qui gratte sa 12 cordes me fait pousser les dents de sagesse pour me les arracher de suite des qu’il empoigne sa Les Paul, ce titre est une merveille pourri de feeling, la classe ultime quoi !
Les ballades sont bien entendues présentes, et de bonne qualité, certes les textes de Coverdale sont souvent un peu naïfs mais cet album est dans sa globalité d’une presque perfection intouchable.
Seul « easy does it » peut paraître un peu longuet.
« Coverdale/Page » est donc bijou qui est passé presque inaperçu dans une période peu propice a ce genre de musique qui n’aura pas eu de suite, ce carrefour ou 2 gros bonhomme du Hard Rock aura eu pour destination, une impasse, impasse que vous ne devez surtout pas faire si jamais vous croisez un jour ce magnifique panneau qui aura pour destination : Coverdale/Page.