Bon en avant première, ma chronique de The West Pole de The Gathering, qui doit paraitre sur www.musicwaves.fr bientot
Un changement dans la composition d’un groupe n’est jamais une chose facile, ni pour le groupe qui doit se reconstruire, ni pour les fans qui doivent s’adapter à ce changement et surtout l’accepter.
Certains changements sont plus faciles que d’autres, changer un batteur voire même un guitariste n’est pas forcément préjudiciable même si cela peux s’avérer aussi délicat.
Par contre changer de chanteur et donc changer l’identité vocale du groupe est très périlleux.
Le hard rock et le heavy métal ont vu nombre de groupes se casser les dents dans cette exercice, on pensera à Maiden ou à Judas Priest, ou malgré des chanteurs de talents, les deux groupes ont fini par faire revenir leur ancien vocaliste.
Et dans un genre plus proche de celui de The Gathering, on pensera à Nightwish qui tente depuis plus de deux ans de faire oublier Tarja Turunen avec pas mal de difficultés.
Cette longue introduction a pour but de bien faire comprendre à quelle montagne s’attaque The Gathering avec son nouvel album.
Le départ de Anneke Van Giersbergen courant 2007 a en effet été très dur à surmonter pour le groupe et pour les fans, si habitués au timbre de voix hors norme de la hollandaise.
Et le groupe a choisi le pari de continuer l’aventure, connaissant parfaitement les risques de tenter de remplacer sa charismatique vocaliste.
Il aura fallu plus de un an au groupe pour enfin trouver sa perle rare, en la personne de Silje Wergeland, ex Octavia Sperati, puis quelques mois de travail pour finaliser un disque annoncé comme assez rock mais toujours avec la touche atmosphérique habituelle.
De plus, comme pour mieux assurer ses arrières ou varier les plaisirs, le groupe a fait appel à deux invités pour deux titres, la talentueuse Marcela Bovio (Stream of passion) et la néerlandaise Anne van den Hoogen.
Et le résultat du travail du groupe nous donne ce West Pole tant attendu et espéré mais aussi un peu redouté tant passer après Anneke semble être un pari quasi impossible.
Il faut couper court rapidement au suspense en affirmant que le groupe a réussi son pari haut la main.
Avec Silje, le groupe a pris une chanteuse dans la droite lignée de Anneke, il y a même un certain mimétisme entre les deux, tel que parfois on penserait entendre cette dernière.
Cette absence de prise de risques à ce niveau en décevra peut être certains mais ce choix paraît complètement logique à l’écoute du disque, tant la voix de Silje s’adapte à merveille à la musique du groupe.
Musicalement, The west pole se montre plus rock que sur Home, retrouvant parfois le son d’If then else, notamment au niveau du son un peu plus dur. Il y a aussi un aspect pop assez affirmé avec une certaine facilité d’écoutes, le tout avec quand même des atmosphères toujours aussi planantes.
L’album commence avec un titre instrumental, When trust becomes sound, comme pour mieux amadouer l’auditeur en douceur avant l’arrivée du chant.
Et ce titre est une petite pépite superbement interprétée, très rock alternatif dans l’esprit, on pense même à l’écoute à un Sonic Youth, c’est en tout cas une très belle entrée en matière bien remuante et efficace.
Après ce titre, les choses sérieuses commencent avec Treasure. Et ce titre, outre la découverte de la très douce voix de Silje, permet de se rassurer complètement sur la forme du groupe. Treasure est en effet une réussite complète portée sur le début par une très belle ligne de basse qui accompagne parfaitement le riff principal.
Le titre balance entre rock et pop avec une très bonne partie centrale où tous les instruments s’en donnent à cœur joie pour accompagner la voix de Silje.
La suite de l’album confirme cette excellente impression.
On a tout d’abord All you are et sa superbe introduction à la guitare, de plus Silje semble plus présente, elle module plus, notamment sur le refrain où elle s’impose avec aisance. Le titre est d’ailleurs un peu plus rock et devrait faire son effet en concert, on notera aussi la très bonne ligne de clavier sur le refrain.
Avec The west pole, le groupe propose une ballade atmosphérique, le titre est ultra planant, porté complètement par la voix de sa chanteuse et par la basse de Marjolein Kooijman, discrète mais très efficace tout au long du disque.
The Gathering réussit encore une fois avec ce titre à faire voyager l’auditeur pour une destination lointaine dont il a seul le secret, c’est avec ce genre de titre que l’on est complètement rassuré sur la forme du groupe.
On penserait même entendre un titre de How to mesure a planet, qui reste le meilleur disque du groupe, pour situer la qualité du morceau.
On conclut la première partie du disque avec No bird call, titre encore très calme et mélancolique, avec une partie instrumentale très discrète qui gagne petit à petit en puissance et sur laquelle Silje n’a aucun mal à s’imposer, puis sur une splendide partie symphonique de conclusion qui donne le frisson.
La deuxième partie du disque voit intervenir la première invitée, Anne van den Hoogen sur Capital of nowhere, et si cette dernière est une excellente chanteuse, cette coupure avec la voix de Silje fait un peu étrange au début.
Mais la pureté de la voix d’Anne, on pense souvent à Tori Amos, sur ce titre un peu plus rock nous fait vite oublier ce petit détail.
La fin du morceau, purement instrumental, ajoutant à la qualité du titre rappelant ce qui a été proposé avec Home en 2006.
Avant l’arrivée de Marcela Bovio, la deuxième invitée, on trouve un très court titre de moins de 3 minutes qui aurait pu passé inaperçu, You promised me a symphony.
Le titre est très joli mais bizarrement placé sur le disque, il aurait mieux été à sa place pour finir le disque par exemple. Il s’agit d’une jolie ballade avec du piano et la voix de Silje, le résultat est en tout cas splendide et émouvant.
Avec Pale traces, on a l’arrivée de la talentueuse Marcela Bovio sur un titre tout en retenue, grâce à la douce voix de la chanteuse d’abord et ensuite par une musique très atmosphérique et planante, pas loin de ce que le groupe proposait sur Souvenirs.
Après ces deux titres, le disque se termine avec Silje au chant mais cette coupure aussi bonne fut-elle est un peu étrange et casse le rythme de l’album.
Il aurait sans doute été préférable ou de terminer le disque par ces deux chansons ou carrément de consacrer un disque à part pour ces deux chanteuses de talent, ici un peu reléguées au deuxième plan.
De plus on a un peu la sensation que les deux sont présentées ici comme des solutions de rechange en cas d’échec avec Silje.
En tout état de cause, l’organisation du disque est un peu maladroite et donne une deuxième partie de disque un peu hachée.
Il est toutefois heureux que les deux derniers titres soient de grandes qualités, notamment le titre final A Constant Run, sinon la fin du disque aurait été assez sabotée.
A constant run est en effet un titre superbe qui présente la meilleure prestation vocale de Silje, celle-ci est en effet très à l’aise sur ce titre assez énergique, s’éloignant un peu du style vocale de Anneke, notamment sur les refrains.
De plus la fin du titre, essentiellement instrumentale, est une totale réussite, très planante encore une fois avec une ligne de clavier lumineuse.
The Gathering a donc réussi son pari haut la main, il a réussi à survivre à sa chanteuse et propose un disque de grande qualité, parfait mixe entre toutes ses époques récentes.
De plus Silje semble s’être fait sa place dans le groupe avec aisance, il faudra juste lui laisser à l’avenir toute la place sur disque et ne plus trop faire appel à des invités. A présent, le groupe va devoir convaincre ses fans sur scène et c’est là que tout va sans doute se jouer pour l’avenir de cette formation.
http://www.gathering.nl/
Sujet: The Gathering - The West Pole (2009) CD 
Lun 20 Avr - 21:07
"Tripatouillus Engendrus Bordelum et Retardum!" 
) j'écoutais le sampler du Rock Hard d'avril et j'ai trouvé l'un des titres qui passait carrément sympa, je me repasse le truc sans vérifier qui c'était .... qu'elle agréable surprise de découvrir qu'il s'agissait de The Gathering !!
