Avez-vous vu The Blair Witch Project?
En gros, le chemin nous menant, ma petite famille et moi, au premier Métal Symphonic Quest de Tours, s’apparente beaucoup à l’ambiance du film.
Pensez juste à remplacer la magie noire par la magie blanche tout de même, hein. Quoique…
Pour parvenir au Saint Graal convoité, nous sommes obligés d’emprunter un petit chemin, mince, sinueux et assombri par un sous-bois dense.
Nous serons seuls du départ jusqu’à l’arrivée avec pour seule compagnie, une rumeur plaintive au loin.
A notre grande surprise, la finalité de notre périple de 3 minutes se concrétisera par un chapiteau aux chatoyantes couleurs jaune et rouge très Circus dit "infernÔL".
Les boules. J’ai peur des clowns depuis ma (pas si) tendre enfance suite à une vision mémorable et traumatisante des Killer Klowns from Outer Space. Je reste depuis intimement persuadé que les clowns sont tous des aliens venus nous bouffer comme du vulgaire pop-corn lancé au tout venant.
Bref.
Des oies et des biquettes d’un côté et la buvette sans alcool de l’autre, c’est avec un air ahuri et au regard suspicieux que nous tendons notre billet d’une main tremblante au premier venu afin de s’assurer que notre tribu métalleuse se trouve bien dans cet antre saugrenue.
Joie! Les doutes s’évanouissent à la vision d’un stand vantant (et vendant) les attributs commerciaux des groupes.
Oui!!!
Une bien jolie dame brune délicatement maquillée, d’une taille raisonnable mais pas trop grande, courant dans tous les sens s’affaire autour de ce stand.
Mon petit frère de dire: "Et Yaya?" (oui, dans la vraie vie, je ne m’appelle pas Craftouille mais Ludo, mais pour une raison obscure et irrésolue depuis maintenant 20 ans, mon petit frère m’appelle Yaya…). "Et Yaya? Ca ne serait pas Virginie, la chanteuse de Kells?"
Moi: "Affirmatif à 100%"
Ma petite femme chérie-adorée d’ajouter après réflexion: "Mais, vous êtes sûrs, elle ne traînerait pas comme ça toute seule, sans défense?"
Moi: "Affirmatif à 100%, quoi!"
Mon petit frère (qui est grand en fait mais reste petit dans ma tête): "Nan, mais si ça se trouve, ce n’est pas elle."
Moi: "Affirmatif à 100%, c’est Virg de Kells bardel, vas-y mon gars sort ton CD et demande un mot doux à la dame au sourire conquistador."
Obéissant, le jeune homme s’exécute et obtient les faveurs de la belle. Pas de doute, la soirée s’annonce bien.
Puis un rythme, que dis-je, une mélodie, non, un doux bruit familier provient du Circus infernÔL.
Bondiou les hostilités sonores ont déjà commencé avec
Shade Of Stream!!!
On entre, toute la tribu était parquée là, impatiente d’en découdre avec le festival et ses groupes.
On ne doit pas dépasser les 150 personnes mais bon les Shaders délivre une bien belle et propre performance de leur Power métal mélodique catchy.
Le chanteur a besoin de trouver encore un peu ses marques. Mais ça tabasse sec et le son est à la hauteur, bien que le volume soit un poil trop fort pour apprécier pleinement la finesse de certains passages…
On salue les amis, les connaissances, les têtes connues, on s’étonne de l’absence de certains et surtout de passer une soirée sans la moindre odeur houblonnée, bref, c’est bon de se sentir entre gens de même foi!
Bière?
Non !!!!
Bon, un coca et ça repart.
Place à
Erynies.
Un folk métal mélodique et une chanteuse très proche de l’univers d’une Liv Kristine : voilà qui, sur le papier (et ce dès les premières notes aussi), est très alléchant.
Le groupe conquiert et ce malgré un mixage limite, tour à tour pas de chant, pas de clavier, pas de gratte…
La complexité du cocktail et des compositions ne laissent pas la place à l’approximation: il faut être carré dans l’exécution et dans la restitution du son, et là l’impression générale, et ce malgré les bonnes volontés et le dynamisme de l’ensemble, est synonyme de brouillonne.
A revoir dans de bonne condition et quand le groupe aura mûri son style pour pouvoir s’adapter à toutes les conditions, même les plus extrêmes.
Un bon moment tout de même.
Ice tea?
Non, hapu. Il ne reste que du coca.
Bon, un coca alors et ça repart.
Adrana s’approprie le cirque brûlant pour balancer son métal puissant et mélodique.
Soutenu par une excellente chanteuse lyrique répondant au doux nom d’Anae, la mise en place théâtrale est impeccable. La jeune dame se paye même le luxe de faire le show et de faire ainsi preuve de son implication et de sa détermination afin que le groupe se fasse connaître.
Pas de doute, la motivation est là, le groupe bouge bien et semble sûr de son sujet.
A mon goût, les compositions manquent souvent de corps. Je ne connais pas le contenu du concept des paroles mais musicalement en fermant les yeux, je n’arrive pas à m’imprégner de l’univers.
Accords plaqués, rythmes et breaks faciles sur certains passages (alors que sur d’autres, c’est terriblement efficace): on passe bien souvent du plaisir à la petite déception sur chaque titre proposé.
Encore ici, le son brouillon n’arrange en rien la chose: la guitare, pièce essentielle à l’histoire, restera trop en retrait pas rapport au reste.
Il reste une vigueur et une putain de motivation émanant de ce jeune groupe qui fait bien plaisir.
Un coca?
Non.
Ha?
Ben hapu rien quoi… Kaput, Finito…
Pas grave, on repart quand même pour voir les invités d’honneur (et accessoirement un groupe que je veux voir en live depuis bien longtemps!).
Kells où quand la grâce rime avec la puissance.
La beauté des paroles soutenue par une musicalité définitivement entraînante, une rythmique en béton armé et une Virginie en totale transe et en communion avec le public.
Bon son, mix impeccable, voilà le tableau est posé et, pour reprendre les dires de la chanteuse à la voix d’or gorgée de soleil: "il faut nous voir en live pour pleinement apprécier le groupe".
Ha oui, effectivement, et cette prestation a mis tous nos sens en exergue qui plus est.
L’écoute d’un univers sublime et unique, la vision de la matérialisation d’une rage intérieure, d’un combat à mort pour vivre. Pour la vie.
Alors, oui, Kells, il faut les voir en live.
On touche à une énergie, on sent cette puissance ruisselante, versée, avalée, crachée et partagée.
Alors, oui, Kells, il faut les voir en live.
La chaleur ambiante, l’impétuosité de ces musiciens toujours en mouvement, la set list de feu faisant la part belle au petit dernier (à l’exception de deux titres dont la reprise Cambodia), une interprétation à la fois folle et carrée et le rayonnement de Virg’: un ensemble harmonieux qui fait que notre cœur s’emballe devant cette fournaise qui nous fait transpirer la joie par chaque pore de notre peau.
Une performance étourdissante malgré le nombre réduit de convives qui sont, je le pense, maintenant tous conquis à la cause Kells.
Comme toujours quand nous prenons plaisir, le show passe vite, très vite.
Encore!!!!!!!!!!!!!
La soirée se termine, on salut Virginie et lui souhaite tout le bonheur possible.
Le chemin du retour se fera dans le calme, au cœur des ténèbres de la forêt, chaude comme la braise et peuplée de cris de bêtes étranges. Les sorcières sifflent dans nos oreilles mais point de peur, non, juste un sourire lié à la vitalité communicative de Virg’.
Elle a tout donné, nous voilà revigoré, heureux, songeur et ivre… de bonheur.
1 heure du matin, la soirée se termine, 5 minutes de voiture et nous voilà devant notre réfrigérateur.
Bière?
Ha oui!!!
Je veux bien, une petite!
Sujet: KELLS - Adrana - Erynies - Shade of Streams (Métal Symphonic Quest de Tours, le 27/06/2009) 
Lun 29 Juin - 16:01
C'est un vraiment show et tous les gens dont j'ai lu les CR disent que sur scène c'est énorme !
