SAXON - Clermont-Ferrand - La coopérative de mai - 10/05/2011

Il fait lourd ce soir sur Clermont-Ferrand, le temps est à l’orage mais est ce une surprise ? SAXON et son tonnerre de heavy metal sont en villégiature au pied des volcans d’Auvergne.

Tout chamboulé que je suis, j’arrive à la bourre à la « coopée » et je loupe la majeure partie de la prestation du 1er groupe de ce soir, les hollandais de Vanderbuyst.
« Sont pas mauvais » me dit un pote présent depuis le début. Difficile à dire me concernant car je n’entends en tout et pour tout que un titre et demi des bataves et j’avoue avoir du mal à être convaincu malgré l’énergie débordante du bassiste chanteur et du gratteux.

En fait je suis plus préoccupé par la salle, en effet, un grand rideau noir est tiré à mi gradin et je comprends rapidement que la « coopée » n’a pas fait le plein ce soir, et que SAXON n’a malheureusement pas drainé la foule des grands soirs là où Black label society et Apocalyptica y sont parvenus.

Voilà qui me laisse dubitatif. Un habitué m’affirme même que les organisateurs sont un peu déçus car le nombre d’entrées payantes ne suffirait pas à rembourser le cachet du groupe. Bref, je me dit que j’ai bien fait de refuser un repas pour être là ce soir car je ne suis pas sur que l’on reverra les anglais à Clermont-Ferrand de si tôt. J’espère aussi que cette affluence estimée à environ 800 personnes ne va pas miner la motivation de Byff et de ses sbires.

En attendant, c’est au tour de Crimes of passion de monter sur scène. Le combo évolue dans un registre hard rock traditionnel avec des musiciens plutôt bons certes mais qui abusent trop des clichés du genre : soli en harmonie à 2 guitares quasiment à chaque titre, un chanteur à la limite du poseur sorti tout droit des 80’s.

Autant le dire la prestation est plutôt décevante, jamais le concert ne décollera vraiment, la faute a des musiciens un peu statique à l’exception du chanteur. Et puis, comment ne pas être exaspéré par ce dernier qui entre chaque titre n’a de cesse de nous rappeler qu’ils viennent de sortir un EP, franchement on se croirait sur M6 lorsqu’ils ont décidé de vous lobotomiser pour vous faire acheter la dernière merde à la mode de chez Universal.

C’en est trop pour moi, d’ailleurs je n’ai pas acheté le EP à la sortie. En plus, j’espérait entendre la reprise du « Last in line » de DIO présente sur leur myspace et qui aurait manifestement fait monté la température d’un cran dans la salle mais malheureusement ce ne sera pas le cas et cette prestation s’achève dans une certaine indifférence.

La scène est débarrassée par les roadies, la batterie de Nigel Glockler est débâchée, dévoilant enfin le magnifique logo de la nouvelle tournée. Je réussis à me rapprocher au deuxième rang tandis que les techniciens effectuent les derniers réglages sonores.
La fosse est bien pleine à présent et plusieurs générations se côtoient à mes côtés, depuis les ados à peine majeurs jusqu’aux quinquagénaires grisonnant à la chevelure parfois clairsemée.

On sent la tension montée, « Saxon », « Saxon »…la foule sevrée jusqu’à là veut sa dose de heavy metal. Les lumières s’éteignent, la musique d’introduction est lancée et le groupe débarque sur scène en nous assénant un titre de son prochain album : « Hammer of the Gods », un truc bien heavy qui laisse augurer du meilleur.

Byff, tout de noir vêtu semble en grand forme n’ayant de cesse d’arpenter la scène de long en large. Paul Quinn, bandana vissé sur le crâne, et Doug Scarratt bénéficient d’un excellent son, fort et clair et si les deux compères semblent moins énergiques que leur leader, ce n’est pas le cas de Nibbs Carter.
Le bassiste s’avère une vraie pile électrique, martyrisant sa basse, headbangant à tout va, sans oublier de soutenir efficacement Byff aux chœurs, le public est dors et déjà conquis.


Et puis pour définitivement mettre les sceptiques dans leur poche, les rosbifs nous assènent dès le deuxième morceau un « Heavy metal thunder » des familles qui fait mouche. Je prends d’ailleurs mes premiers pogoteurs sur le rable et ça fait mal, mais comment leur en vouloir à ses gamins surtout que c’est « never surrender » et « motorcycle men » qui nous sont envoyés par la suite.

Quel départ ! Byff est souriant et se rapprochent au plus près du public qui lui mange dans la main et répond favorablement à toutes ses injonctions.
« back in 79 » un nouveau titre du prochain opus à venir nous est offert avant que le fan de Helloween que je suis ne reconnaisse le fameux « i’ve got to rock », issu de l’album « the inner sanctum » auquel le chanteur des citrouilles Andi Deris a participé.

Paul Quinn sort la guitare double manche pour un de mes titres préférés du groupe, l’excellent « Dallas 1 pm » où les jeux de lumière somptueux viennent encore rajouté au côté dramatique de ce titre magnifique.


Dans la foulée, « Call to arms » le titre du futur album est joué avant que Byff n’annonce un titre datant de « nineteen ninety four », qui sera d’ailleurs le seul de la période allant de 1985 à 2000 joué par le groupe ce soir (j’avoue que j’aurai bien pris un petit « Rock’n’roll gypsy » mais bon on ne peut pas tout avoir), c’est « Dogs of war » qui est entonné et qui récolte un vrai succès. Faut dire que Byff et Nibbs ne débandent pas, haranguant sans cesse le public qui se fait un plaisir de répondre à leurs sollicitations.


Nous avons droit à un extrait de « into the labyrinth » qui doit être « Demon sweeny Todd » si j’ai bien compris avant qu’un titre composé après un fameux festival en 1980 dixit Byff ne soit envoyé, il s’agit de l’excellent «and the band plays on ».

« Man and machine » représente ce soir « Lionheart » et je suis surpris de voir que les plus jeunes des fans connaissent ce morceau par cœur, comme quoi la new wave of british heavy metal vient encore s’échouer sur les plages métalliques modernes et c’est rassurant.

Byff en maître loyal de la soirée, annonce un titre issu de « power and the glory » et je me mets à espérer le titletrack mais c’est un « the eagle has landed » qui est joué dans un cadre superbe, l’occasion de souligner une nouvelle fois la qualité des lights.


« play it loud » est dépoussiéré et permet de célébrer une nouvelle fois le 30ème anniversaire de « Denim and leather » avant que le grand écart ne soit effectué avec un « when doomsday come » qui figurera sur le prochain opus, un titre bien heavy qui finit de me convaincre qu’il me faudra ce nouveau Saxon dès sa sortie.

On enchaîne la dernière ligne droite avec les 4ème et 5ème extraits de « Denim and leather » logiquement à la fête ce soir, mais quels extraits, d’abord la chanson titre avant que Byff et Paul les 2 survivants ne s’avancent au plus près du public pour un « Princess of the night » d’anthologie qui met tout le monde d’accord avant que le groupe ne se retire une première fois.


Mais ce n’est pas fini, le public clermontois en veut encore et il va en avoir pour son argent car les anglais vont sortir l’artillerie lourde. Les 1er rappels sont en effet constitués de l’épique « Crusader » et d’un « 747 strangers in the night » qui voit la température devenir de plus en plus chaude et les 1er rangs s’égosillait sur des refrains connus de tous.

Byff semble ravi et vient serrer des louches (dont la mienne), le chanteur a le sourire et semble satisfait de l’audience alors que ce n’était pas gagné.
Deuxième séance de rappels, c’est Nibbs qui vient chauffer la foule avec un petit solo de basse tout en énergie qui permet de lancer un « strong arm of the law » dantesque où la participation du public est totale, en plus les paroles s’affichent en fond scène grâce aux lights : « stop », « Get out »…simple mais d’une efficacité redoutable.


C’est au tour de Doug de se la péter un peu avant que la machine britannique ne finisse de nous achever par un « Wheels of steel » fédérateur qui voit une vraie communion s’installer entre le groupe et la « coopée ».


Je suis en nage, épuisée, la voix cassée, le dos et les cervicales en vrac mais comme tous mes voisins métalleux j’ai la banane. Et les avis que je recueille sont unanimes, le concert a été énorme, ceux qui s’attendaient à voir des vieux croulants ont été soufflés et Byff et Nibbs ont épatés la galerie de par leur énergie débordante et leur bonne humeur.

Les saxons sont loin d’être cuits, je ne sais pas ce qu’ils mettent dans leur moteur mais c’est de la dynamite. Et puis avec une telle ribambelle de classiques vous pouvez voyager.
Comme quoi le heavy metal est un excellent élixir de jouvence, d’ailleurs le dernier groupe qui m’a mis une telle claque c’est aussi des « vieux » puisque c’était Twisted sister au freewheels festival.

Pour conclure, je dirai que l’adage disant que les absents ont toujours tort est on ne peut plus vrai et tant pis pour eux, ils ont raté, une légende du métal, un groupe qui a tout donné sur scène pour offrir un concert mémorable à ses fans. La grande classe !

1er CR de Lolo, même si déjà posté chez les Keepers, mais excellent.

C'est un groupe que je n'affectionne pas particulièrement mais c'est un vrai plaisir de lire un compte rendu aussi enthousiaste.

J'y étais aussi ! Malgré une faible mobilisation du public (je croyais que la salle serait pleine pour une affiche pareille !), c'était un concert de grande classe et qui a surpassé de loin les prestations de certains groupes beaucoup plus jeunes ! Revivre les années 80 de ma jeunesse, c'était géant ! Du coup, j'ai moins apprécié les nouveaux morceaux joués. Les lumières étaient également le point fort du show.
A part SUM 41 le 20 juin prochain, il faudra attendre octobre prochain avec MOTORHEAD pour voir du hard rock à Clermont-Fd. Heureusement qu'entre-temps, il y aura eu MAIDEN à Bercy, le SONISPHERE, le FREE WHEELS (là, je doute car ça sera plutôt en majorité du blues) et j'espère d'autres bonnes surprises !

MIC63 a écrit:

[...]Revivre les années 80 de ma jeunesse, c'était géant ![...]

Tu es donc un vrai papy ?

Excellent ce compte rendu .......................... j'ai vu la meme chose a Bordeaux

maynine a écrit:

MIC63 a écrit:

[...]Revivre les années 80 de ma jeunesse, c'était géant ![...]

Tu es donc un vrai papy ?

Je suis l'une des plus vieilles sur ce site, oui, j'assume.....mais toujours jeune dans ma tête et avec plein d'énergie !!!!!

excellent CR gorgar

MIC63 a écrit:

Je suis l'une des plus vieilles sur ce site, oui, j'assume.....mais toujours jeune dans ma tête et avec plein d'énergie !!!!!

Au temps pour moi. Je n'avais pas capté que tu es de la gente féminine.

MIC63 a écrit:

J'y étais aussi ! Malgré une faible mobilisation du public (je croyais que la salle serait pleine pour une affiche pareille !), c'était un concert de grande classe et qui a surpassé de loin les prestations de certains groupes beaucoup plus jeunes ! Revivre les années 80 de ma jeunesse, c'était géant ! Du coup, j'ai moins apprécié les nouveaux morceaux joués. Les lumières étaient également le point fort du show.
A part SUM 41 le 20 juin prochain, il faudra attendre octobre prochain avec MOTORHEAD pour voir du hard rock à Clermont-Fd. Heureusement qu'entre-temps, il y aura eu MAIDEN à Bercy, le SONISPHERE, le FREE WHEELS (là, je doute car ça sera plutôt en majorité du blues) et j'espère d'autres bonnes surprises !

Pour SUM 41 c'est dors et déjà complet et j'ai pas acheté ma place assez tôt mais bon je connais mais sans plus.

Comme toi j'ai été déçu de l'affluence pour SAXON et en arrivant j'ai été surpris de voir l'accès par le haut fermé et ensuite de voir le rideau noir tendu à mi salle.

Il semblerait qu'à Clermont-Ferrand ce sont les groupes plus récents qui fonctionnent car pour BLACK LABEL SOCIETY et APOCALYPTICA c'était là aussi complet. Idem Pour AIRBOURNE où le même mésaventure que pour SUM 41 m'est arrivé. Plus de place !!!

Effectivement le prochain rendez vous, c'est MOTORHEAD bien qu'entre temps, j'aurai vu les ZZ TOP eux aussi au Zenith d'Auvergne.

Quant aux freewheels l'affiche est en effet beaucoup moins métallique que l'an dernier et pour l'instant je ne suis pas partant à moins qu'ils ne nous sortent JUDAS PRIEST ou OZZY de derrière les fagots