Electronomicon - Unleashing the Shadows
Style: Heavy Metal
"C'est dans les vieux pots qu'on fait la meilleure soupe" dit l'adage populaire.
Si les 80's restent l'âge d'or du Heavy Metal, que les légendes perdurent au fil du temps tout en influençant la meute de jeunes loups voulant reprendre le flambeau, il est vrai que les commentaires face au regain d'intérêt pour ce style sont des plus variés.
Entre les aigris ne jurant que par les vieilles légendes y compris celles en fin de vies n'ayant plus rien à prouver ni à dire, ceux qui sont trop jeunes pour avoir connu cette périodes ne trouvant que des qualités aux nouveaux arrivants et enfin ceux qui attendent d'écouter et de juger sur pièce ce que la jeune génération va pouvoir offrir pour leur rappeler leurs vertes jeunesses d'headbangers.
A l'écoute de ce dernier opus d'Electronomicon (le 1er datant de 2009), ce combo de Seattle - incluant des musiciens venant d'Argentine - va définitivement marquer les esprits de ceux voulant laisser une chance à ceux qui veulent perpétuer la tradition du Heavy Metal à l'ancienne avec les moyens de production actuels.
Et comment pourrait il en être autrement?
The Art Of Destruction qui ouvre l'album, vous met la tête dedans dès son riff d'intro des plus efficace. Mais si seulement cela devait s'arrêter simplement qu'à un enchaînement d'accords fort bien exécutés...mais non, la claque arrive juste après avec le chant.
Pourquoi? La voix de Diego Valdez va vous étonner, vous transporter aussi pour peu que vous soyez sensible à la légende qu'était feu Ronnie James Dio!
Oui, rien que ça! Et c'est ce qui frappe directement les oreilles et les esprits de ceux qui écoutent la première fois Electronomicon.
Oubliez Jörn et quelques autres clones du lutin à la voix d'or, vous tenez là enfin celui qui chante avec non seulement la voix mais aussi les accents du géniteur d'Holy Diver.
Et là, ça réchauffe clairement le cœur des métalleux qui accrochent à ce type de métal.
Donc, la surprise passée, on entre directement dans le vif du sujet avec un titre superbe, inspiré au tempo légèrement enlevé, et on continue d'enfoncer le clou avec un mid-tempo du même acabit.
Les titres sont tous concis, se plaçant dans des durées respectables pour une moyenne de 4 minutes. La seule exception vient avec ce troisième titre au tempo plus lent et à la rythmique en béton qui continuera de vous faire penser à Dio (le groupe).
On se croit revenu véritablement aux 2 premiers albums solo du pourfendeur de dragons, sans pour autant pouvoir accuser Electronomicon de plagiat.
C'est inspiré certes, mais c'est tellement bon et dans le respect qu'on est clairement sous le charme de ce qui passe dans nos cage à miel.
"Do You Remember" est l'objet d'un clip vidéo que vous pouvez trouver sur la toile. Une intro au piano et un riff mid-tempo bien heavy où la voix amène le nécessaire mélodique avec les arrangements qui vont bien.
Un bon choix pour se faire une idée de l'album et donner l'envie de se balancer l'intégralité de l'opus.
"Take Me" nous fait parvenir à la moitié de la galette et le moins qu'on puisse dire, c'est que la qualité ne faiblit pas. Si la voix vous marquera, le reste du groupe assure plus que le minimum sans en faire des tonnes pour autant.
Tout est jusqu'ici fait pour que les titres soient bons et pas pour avoir du tape à l’œil.
Et donc ce titre vient relancer la machine avec un tempo plus enlevé sans pour autant lorgner vers le speed, mais headbanging assuré.
Et la suite alors? Parce que c'est bien de balancer tout ce qu'on a de meilleur en début de CD, mais derrière faut assurer!
Et bien rassurez-vous, ça n'est pas prêt de retomber.
D'ailleurs "Dark Flight", l'instrumental de l'album, avec son intro tout aux claviers, presqu'à la façon de certains titres de Jean-Michel Jarre (si si c'est possible), viendra ajouter une note de légèreté cette fois, mais c'est toujours aussi inspiré et cette fois plus fin, faisant apparaître le touché de Juan Jose Fornes.
L'intermède passé, on retrouve des riffs bien lourds avec "You Are In Shadows", du gros riff mais cette fois avec un titre plus rapide sur "New Beginning Day" dont le refrain vous restera gravé en mémoire, puis "Far Away" qui est la ballade de l'album mais toujours bien heavy et enfin le titre de conclusion avec "Pieces Of A Dream", un mid-tempo des plus efficaces.
Si les 5 premiers titres étaient excellents, les 5 suivant ne le sont pas moins et la seule chose qu'on a envie de faire lorsque cet album se termine, c'est de le ré-écouter encore une fois de plus.
Le Heavy Metal est toujours vivant, certes la qualité des groupes voulant perpétuer le genre est variable, tout comme ceux de la NWOBHM à l'époque, mais tant qu'il y aura des groupe comme Electronomicon pour faire des albums de qualité, vous aurez votre dose de Heavy nouveau.
Note 5/5