GRETA VAN FLEET : Paris, Zénith, 13/11/19
Greta Van Fleet revenait hanter la capitale en ce 13 novembre à vrai dire bien frais autant l'avouer. Rappelons donc que ce concert était initialement prévu le 3 mars dernier mais pour cause de maladie du chanteur Josh Kiszka, ce show avait été reporté au 13 de ce mois. Même lieu donc, le Zénith, une salle que j'ai toujours préférée à Bercy.
La première partie est assurée par la chanteuse anglaise Yola, originaire de Bristol. Ayant à son actif un CV fort intéressant puisqu'elle s'est illustrée à la fois en tant que chanteuse et choriste au sein de groupes comme Phantom Limb et Massive Attack, l'imposante vocaliste (au propre comme au figuré) a décidé en 2016 de s'affranchir pour entamer une carrière solo. Orphan Offering en 2016 et donc Walk Through Fire en 2019 dont c'est ici la tournée promotionnelle. Oeuvrant dans une musique country teintée de soul et d'americana, Yola entame son set sur un morceau particulièrement percutant qui met tout le monde d'accord et ce, surtout grâce à sa voix puissante, gorgée de feeling. D'entrée de jeu de par sa spontanéité, sa gentillesse et son talent, Yola met le public dans sa poche. Alternant morceaux d'influences mixées de country, soul et d'americana, le set de notre amie s'avère être vivifiant pour le spectateur que je suis. On m'avait parlé en amont d'une première partie "nulle". Loin s'en faut. Yola a ébloui le Zénith de sa verve, de son énergie bref de son talent. Le public regrette presque de la laisser partir. Une carrière à suivre donc de très près. A noter qu'elle sera au Café de la Danse le 28 novembre.
Après une telle prestation, Greta Van Fleet va devoir "mettre le paquet". Le groupe débarque sur une intro particulièrement longue à la limite du bordélique. Ce n'est pas à la limite du bordélique, ça l'est..... On se demande même quand le premier morceau censé être The Cold Wind, extrait du dernier album en date, Anthem Of The Peaceful Army, va démarrer. Tout cela me paraît bien confus jusqu'à Safari Song et son riff reconnaissable entre mille, morceau sur lequel notre ami Josh se débarrasse de ses chaussures. Pieds nus, c'est tellement mieux. A l'ancienne quoi, pour bien sentir les planches. Bref, ça part ENFIN sur les chapeaux de roue, un déluge de décibels remplissant l'enceinte parisienne. "Pas de quartier" tel semble être le mot d'ordre affiché par nos quatre jeunots qui envoient un Black Smoke Rising du plus bel effet. Les lights me paraissent ceci dit faibles et les fumigènes envahissants à tel point que la plupart du temps, ce ne sont que des ombres que l'on distingue. Guère pratique donc pour prendre quelques clichés. Mais bon ça, c'est pour donner au show un parfum vintage, au demeurant presque psychédélique.
A l'ancienne aussi lorsque Jake Kiszka est victime d'une coupure de son avec un roadie pour le moins décontenancé qui accourt à son secours, un roadie toujours le même qui tergiverse en faisant des allers retours entre les coulisses et la scène. Les trois autres, très professionnels, continuent d'assurer le show sans même se préoccuper de leur comparse. Le problème se règle en 5 minutes.
Puis, pause donc juste avant Flower Power, l'ami Josh vantant les bienfaits de l'amour et ce, pendant 5 bonnes minutes. Il en a des choses à dire, le Josh, se sentant peut-être coupable d'avoir dû reporter ce concert 8 mois plus tard. Surtout qu'il aime la France qui a toujours soutenu le groupe jusqu'ici. Pensez donc : 1er concert Aux Etoiles devant 500 personnes puis l'Elysée Montmartre et enfin le Zénith. Quelle ascension : les détracteurs n'ont qu'à bien se tenir puisque de toute évidence, Greta ne compte plus s'arrêter en si bon chemin, repartant ainsi sur un superbe Age Of Man précédé d'un court passage d'Anthem. Le gratteux Jake, frère de Josh, prenant la posture de Jimmy Page lorsque celui-ci se balançait en plein solo lui aussi, légèrement vers l'arrière, nous gratifie d'interventions inspirées. M'a impressionné le p'tit gars. La cover de John Denver, The Music Is You suivi après beaucoup de parlote (de la part de notre Josh) du mid-tempo You're The One ne me passionnent guère à tel point que je fais part à ce moment-là à François, le provincial de l'étape (mdr, il ne m'en voudra pas.... :lol!: Lui qui écume avec courage, détermination et passion les kilomètres pour venir sur Paname) de mon sentiment mitigé quant à l'évolution de ce concert. Une impression d'ennui m'envahit tout de go. Pas pour longtemps heureusement puisque le groupe s'embarque dans une longue jam (au moins 10 bonnes minutes) avec pour point de départ le morceau Black Flag Exposition où encore notre ami Jake, épaulé de son frère Sam à la basse et du batteur Danny Wagner, s'illustre avec brio sur un très long solo très 70's empreint parfois d'une ambiance Hawkwind très prononcée, solo qui aurait pu dévier à un moment donné sur Whole Lotta Love du "père spirituel". On s'attendait à l'entendre, on s'y préparait même, on y croyait. Mais non, il se rétractera à la dernière minute. Le très beau Watching Over et When The Curtain Falls concluent de fort belle façon cette première partie de concert, prétexte pour nos amis d'aller souffler quelques instants.
Ils reviennent pour interpréter deux versions particulièrement décapantes de Lover, Leaver (Taker, Believer) et Highway Tune, ce dernier faisant chavirer un Zénith déjà conquis depuis le début de ce show. Que dire donc de ce concert en comparaison avec celui de l'Elysée Montmartre ? Assez d'accord avec l'ami François pour affirmer que, grâce à ce concert, le groupe a franchi un cap en termes de professionnalisme. On est passé d'un combo en devenir à une valeur sûre. Valeur sûre qui, à coup sûr, bénéficiera par chez nous du statut de persona "Greta".....
Setlist :
The Cold Wind
Safari Song
Black Smoke Rising
Flower Power
Anthem
(snippet)
Age of Man
The Music Is You
(John Denver cover)
You're the One
Black Flag Exposition
Watching Over
When the Curtain Falls
Encore:
Lover, Leaver (Taker, Believer)
Highway Tune