- Jb69 a écrit:
- Le live report est en ligne sur le site
Exact, et c'est là que ça se passe :
http://www.noise-web.com/live_reportsdetail.php?annee=2008&id=121
Toutes les photos du fest sont aussi dispo, là : http://www.noise-web.com/photos/LyonMetalFest3.htm
Mais comme y a des fainéants, je le remets ici :
LYON METAL FEST III
LOFOFORA + BLACK BOMB A + THE CNK + THE OLD DEAD TREE + EYELESS + FURTHER DIMENSION + TROÏDES PRIAMUS HECUBA + UNCOLORED WISHES + SILLY TWATS
Le Transbordeur - Lyon - 31 mai 2008 Depuis maintenant 3 ans, le Transbordeur accueille un festival de métal printanier organisé par Base Productions. Le festival a pour but de faire découvrir les groupes régionaux en leur permettant d'ouvrir pour des groupes ayant une notoriété sur la scène nationale ou internationale. Ainsi, après une première édition en 2006 marquée par la présence de Gojira et Dagoba pour les têtes d'affiche, et de Benighted, Destinity, Furia et Whisper-X pour ce qui était de la scène locale, le festival a quelque peu déçu en se "contentant" de déguiser une date de la tournée française de Trivium + Annihilator + Sanctify en festival en y ajoutant des groupes français en première partie (Zuul Fx, Scarve annulé). Cette formule ayant été moins accrocheuse que la précédente, le festival a renoué cette année avec ses racines en proposant une affiche 100% française. Cette dernière réunit certains groupes qui passent régulièrement (Lofo, The old dead tree...) ; malgré cela, c'est un plaisir de voir une affiche réunissant des groupes de diverses sensibilités.
Je rejoins donc mes amis de Land Of Pagan à 17h alors que l'ouverture des portes se fait attendre. Une longue queue se profile déjà à l'horizon, signe d'une forte affluence pour cette édition 2008 (1.200 tickets avaient déjà trouvé preneur en pré-vente - NDLR). Peu de temps après, je peux enfin retirer ma place au guichet (merci à Noiseweb et Base Prod pour le concours) avant de pénétrer dans l'enceinte du Transbordeur. Les deux scènes seront mises à égale contribution ce soir (4 groupes pour l'une, 5 pour l'autre). Les stands de merchandising sont dispatchés sur l'étage supérieur; le stand de The CNK se démarque des autres par la présence de deux hôtesses arborant une tenue pour le moins aguicheuse (argument de vente ?).
C'est à 17h30 que le premier groupe du festival monte sur les planches du Transclub (petite salle située près du bar) inopinément ! En effet, de nombreux "festivaliers" patientent encore à l'extérieur (la salle ne disposant que d'une entrée étroite). Qu'à cela ne tienne, les Lyonnais de
SILLY TWATS s'en donnent à cœur-joie avec leur hard rock / heavy métal qui fait naître les premiers pogos plutôt violents qui contrastent ainsi avec la musique du groupe. Néanmoins, leur musique contient une certaine énergie qui est bien retranscrite par le son étonnamment bon, compte tenu de certaines prestations ayant eu lieu antérieurement sur cette même scène. Le chanteur du groupe, Fabrice, en vient même à ouvrir sa chemise tellement la chaleur est intense. Les titres de la dernière production en date, Outburst (sortie en 2005) sont efficaces en live et on peut saluer la prestation de Silly Twats qui a eu la lourde tâche d'ouvrir le festival !
C'est ensuite sur la grande scène qu'il faut se rendre pour assister à la prestation du second groupe de la soirée,
FURTHER DIMENSION. Le running order est scrupuleusement respecté et le groupe débute son show à 18 h, laissant à peine le temps au public d'investir cette nouvelle salle. Further Dimension évolue dans un style radicalement différent du premier groupe. En effet, les 4 membres du groupe fondé par le talentueux guitariste Frédéric De Cecco nous délivrent leur heavy métal teinté de prog et la foule semble très réceptive. Malgré son look à la Scott Ian, fameux guitariste du groupe de thrash Anthrax, Julien Jacquemond, qui officie au poste de chanteur, reste extrêmement concentré pour donner le meilleur de lui-même. Le groupe paraît intimidé et il y a de quoi, par ailleurs, il me semble avoir compris que c'était le premier show du nouveau guitariste (très technique mais qui loupera quand même le début d’un titre, certainement sous la pression), du moins sur une scène de cette envergure. Heureusement pour eux, la salle est d'ailleurs bien remplie et le public très réactif, il y aura même un circle-pit vers la fin du set ! 30minutes de show pour un total de 7 morceaux très prometteurs ! La force du groupe réside dans l'expérience de certains de ses membres (Sylvain Lorens, ainsi que Kevin Choiral - Sybreed, Insomny) et dans sa diversité musicale, car certains éléments plus extrêmes (blasts, voix death/thrash) donnent un autre relief au heavy/prog de Further Dimension. A suivre donc.
SetList : Greed / Doomed / A certain idea of human kind / Middle Age / Monolith 1 / Monolith 2 / Monolith 3Retour sur la petite scène pour assister à un concert survolté, celui de
TROÏDES PRIAMUS HECUBA. L'originalité du patronyme des quatre Lyonnais n'a d'égale que la diversité de leurs influences. Le public présent est éclectique et la musique du groupe fait l'unanimité au sein du pit ! La formation menée par Tom se donne à 100% et délivre une énergie communicative ce soir pour le plus grand bonheur des festivaliers qui vont se livrer pendant une demi-heure à de nombreux pogos et autres slams. Le groupe gratifiera le public d'un titre du prochain album qui est actuellement en cours d'enregistrement. Les paroles de la chanson "Message de paix", dont le clip a été enregistré dans les rues lyonnaises, sont reprises en chœur par le public déchaîné ! A mi-chemin entre rock fusion, métal, voir même électro, Troides produit un cocktail explosif mis en valeur par le sympathique et charismatique leader Tom. L'album "Bienvenue à Biozland" est fièrement représenté, en attendant donc la sortie du prochain opus !
Le groupe de heavy/rock/ progressif
UNCOLORED WISHES avait la tâche de clore ce qu'on peut appeler la "première partie" du festival, composée de groupes régionaux. Je n'ai pas assisté à la totalité de leur prestation car je n'ai pas apprécié la musique du groupe. De plus, le son était mal équilibré et la batterie était selon moi beaucoup trop forte (notamment la grosse caisse). J'ai tout de même pu remarquer le chanteur du groupe et ses mimiques théâtrales qui n'ont pas eu de succès auprès du public... Il est par ailleurs étonnant que ce groupe ait pu évoluer sur la grande scène, je pense que la petite eut été plus adaptée, autant pour le public que pour le groupe, leur musique étant plus intimiste qu'un groupe tel que Troides par exemple. Néanmoins, un certain public a prêté une oreille intéressée à ce groupe aux multiples facettes musicales.
C'est à 19h30 que les choses sérieuses commencent avec l'arrivée de cinq Montpelliérains bien nerveux, qui au passage seront sur les planches du CCO en première partie de Dagoba le 28 novembre prochain, venus promouvoir leur dernier album, The Game Of Fear, plébiscité par la critique.
EYELESS délivre avec fougue son métal teinté de hardcore et provoque un élan de folie dans la fosse ! 40 minutes de show sans réelle accalmie. Le frontman Fred exhorte la foule au circle-pit et malgré la chaleur oppressante, la débauche d'énergie du groupe autant que du public est impressionnante ! Les refrains accrocheurs (« The game of fear » !!) et les riffs thrash des deux guitaristes font mouche, tandis que le batteur Morgan martèle ses fûts avec précision. Au fil de ses nombreuses tournées en compagnie de groupes à renommée internationale (Devildriver récemment), le groupe a acquis une expérience scénique qui fait de lui l'un des leaders de la scène métal(core?) française. Un show très carré et agréable, mais toutefois un peu rébarbatif quand même sur la fin.
S'ensuit le concert sur la grande scène de
THE OLD DEAD TREE. Ne connaissant pas spécialement le groupe, je m'emploie à écouter attentivement les différents titres de ce groupe à succès, mais j'avoue ne pas avoir été captivé, malgré une atmosphère assez envoûtante, peut-être était-ce à mettre sur le compte de la fatigue et de ma méconnaissance des titres du groupe. La grande salle est comble pour la prestation du groupe de rock death atmosphérique et Manuel Munoz, le chanteur guitariste du groupe, communique sereinement avec le public, en totale communion avec le groupe. Le son permet de distinguer les subtilités mélodiques des chansons du dernier album en date, The Water Fields, les deux albums précédents étant également représentés ce soir avec des titres tels que "It can't be" ou encore "Out of Breath". La dualité vocale du chanteur (voix claire / death) rappelle celle du célèbre leader d'Opeth, Mikael Akerfeldt. 1h de show très intense émotionnellement et techniquement irréprochable.
(Ensuite, on n’aime ou on n’aime pas le Metal calme comme celui du groupe, une certaine partie du public se réfugiant quand même au bar durant leur set. Je le sais, j’y étais aussi… – NdWill)
Setlist : Start The Fire / Unreleting / What's Done Is Done / Is Your Soul For Sale? / We Cry As one / It Can't Be ! / Regarding Kate / How Could You ? / My Friends / Even If / Army of Me / Out of Breath / Ko SongA 21h10, à peine le show de TODT terminé, les membres de
THE CNK investissent la petite scène, sur laquelle ils font office de tête d'affiche. Ayant beaucoup apprécié leur dernier opus "L'Hymne à la joie" tant sur un plan conceptuel, que musical, j'investis le premier rang en compagnie de quelques amis également acquis à la cause du COSA NOSTRA KLUB, ex- Count Nosferatu Commando. Tout de suite, l'aménagement de la scène captive le spectateur, cet écran diffusant des aphorismes empreints d'ironie et ces drapeaux déployés sur chaque côté de la scène. On remarque aussi que le batteur joue debout, sur un kit réduit au minimum syndical. La salle est pleine à craquer, il faut dire que les shows du CNK sont rares. Hreidmarr et ses sbires arborent des costumes militaires d'une époque révolue et entament un show de 50minutes de musique martiale ne laissant aucun répit aux métalleux présents ce soir.
A noter que la musique du groupe a déclenché une certaine hystérie dans la fosse. En effet, des membres de la sécurité sont venus évacuer quelques énergumènes et se sont ensuite postés sur le côté de la scène, créant ainsi un paradoxe entre le message subversif du groupe et les conditions de sécurité draconiennes. Cependant, le show n'a pas été endigué pour autant et là encore, il n'y a eu aucune accalmie ! CNK a marqué les esprits ce soir... GET IN THE KLUB !! VOTE CNK !!!!! Rappelons enfin qu'une bonne dose de second degré est nécessaire vis-à-vis de l'imagerie et des thèmes du groupe. En effet, le fait que CNK soit voué aux gémonies par certains (en témoigne la censure de la pochette de son dernier album à la FNAC pour des raisons qui témoignent elle-mêmes du manque d'information sur le concept de l'album) révèle un jugement arbitraire et dénué de réflexion, ce que CNK fustige en partie à travers son ironie cinglante qui s'attaque aux poncifs de notre temps. Ainsi, nul doute que les critiques concernant une hypothétique position politique doivent à la fois amuser et exaspérer les membres du groupe...
Note de Will : L’ambiance est carrément survoltée durant tout le set du groupe qui martèle ses hymnes comme réussit à le faire un certain Rammstein. Plus extrême que le groupe allemand, The CNK parvient à se mettre dans la poche les plus réfractaires, tant leur show est en place et réglé comme du papier à musique, comme l’attestent les arrivées successives d’un gars cagoulé pour faire des chœurs, d’un porte-voix pour Hreidmarr ou encore la venue des deux délicieuses nanas qui accompagnent le groupe, pour balancer des espèces de gros confetti sur le dernier titre. Aussi bien musicalement que visuellement, The CNK aura marqué des points ce soir, avec certainement un des tous meilleurs shows du festival ! Mais pourquoi ne les a-t-on pas mis sur la grande scène, bon dieu ?
Set-list : L'Hymne à la Joie (intro) / Dinner is ready / Total Eclips Of Dead Europa / Jim Beamed Ahnenerbe TV / The Martialist / Vote for Winners / Die Holzhammermethode / Political Police / Cosa Nostra Klub / Get a gun Shoot at random.
La petite scène se ferme à 22h et c'est maintenant au tour des têtes d'affiches de la soirée de faire leur show. Les très subversifs
BLACK BOMB Ä ont droit à la grande scène pour asséner un nouveau coup au public, et quel coup ! Ce métal hardcore très rock n’ roll voir punk va susciter le plus gros bordel de la soirée dans la fosse ! Salle également comble pour eux ce soir, et c'est amplement mérité. Le groupe est très communicatif, les deux chanteurs, Poun et Djag, ne cessent d'haranguer la foule qui se plie à un moment à un terrible wall of death, quant au son il est très bon (up to Gre !) malgré désormais l’unique présence de Snake à la gratte (Scalp ayant mis les voiles depuis quelques mois), au look très proche du légendaire gratteux de Sick Of It All, source d'inspiration certaine pour les Black Bomb A ! Et maintenant, un nouvel album, les gars !!
Set-list : Intro / One Sound Bite To React / Lady Lazy / My mind is a Pussy / You Can't Save Me / Everlast / Mary / Your Enemy / Down / Born to Die / Human Circus / Look At The Pain / Never Change / Fatherfuckers / Police / Beds Are BurningPour clore cette troisième édition du Lyon Metal Fest, les organisateurs ont fait appel à un pionnier de la scène française de rock fusion/métal, les vétérans de
LOFOFORA venant apporter la touche finale du fest. Pas grand chose à signaler sur eux, groupe qui est habitué des scènes lyonnaises, un show toujours correct, une bonne dose d'énergie, un Renaud toujours aussi corrosif, et une ambiance conviviale en dépit du départ d'une partie du public, que ce soit à cause de la fatigue ou des transports en commun (horaire).
Set-list : Mémoire de Singes / Nous autres / Dernier Jugement / Au Secours / Psaume / Envie de Tuer / Amnes' History / Les choses qui nous dérangent / Tous les mêmes / Tricolore / Nuit Blanche / Autopilote / Le Fond et la Forme / Comme des Bêtes / Accélère / Trop / Buvez du Cul.En définitive, ce samedi 31 mai 2008 fut une agréable soirée au Transbordeur. Les festivaliers quittent la salle harassés mais avec une satisfaction mêlée de reconnaissance à l'égard de Base Productions qui a parfaitement organisé ce festival. Un seul souhait pour l'année prochaine, que l'affiche fasse une part plus belle à quelques groupes plus extrêmes, ce qui était le cas en 2006 avec des groupes tels que Benighted ou encore Whisper-X (RIP). Quoi qu'il en soit, à l'année prochaine pour, a priori, une nouvelle édition du Lyon Metal Fest au Transbordeur !
Jean-Baptiste Juillard, aka JB 69 & Will Of DeathPS : un grand merci à Roger et à Base Prod pour le pass et le concours sur Noiseweb !