Voici enfin Infestation, cet album tant attendu des fans de la scène Hard US des 80’s.
Il faut avouer que chacun restait méfiant sur le contenu après le déroutant album éponyme sorti en 1999. Ratt n’était pas un mauvais album mais son orientation blues avait quelque peu décontenancée, voir déçue les fans qui attendaient quelque chose dans la veine des trois premiers albums.
Les années 80 sont devenues un fardeau que les américains se sont empressés de déposer dès l’avènement du grunge jusqu’à perdre peu à peu leur identité. Le résultat a été que la plupart des fans se consolaient avec les excellents Invasion Of Your Privacy, Out Of The Cellar et Dancing Undercover. Quand au live, Jizzy Pearl (ex Love/Hate) assurant le chant et Robbin Crosby décédé, il faut bien avouer qu’il était difficile d’y trouver son compte. .
La première lueur d’espoir apparut en 2007, lorsque Steven Pearcy décida de reprendre le micro de Ratt pour quelques dates puis s’ensuivit une signature avec Roadrunner pour un nouvel album.
Voici donc Infestation et disons le clairement Ratt est retourné à ses racines.
Ce qui frappe d’entrée l’auditeur c’est le son, comme si Infestation avait été enregistré dans la foulée de Dancing Under Cover. Musicalement on s’y retrouve également avec des riffs typiques du Ratt des 80’s. Retrouvée également la façon de chanter si particulière de Pearcy. De Carvalo, ex guitariste de Quiet Riot a rejoint Ratt à la demande de De Martini qui souhaitait évoluer avec un autre guitariste solo comme du temps de Crosby. On retrouve donc ces fameux duels de guitares qui pourront être reproduit live, ainsi que la patte de De Carvallo qui a largement participé au processus d’écriture. Il a parfaitement su capter l’esprit du Ratt originel et se fond parfaitement dans le moule. Les parties de guitares leads sont un régal et il est évident que De Martini et De Carvalo ont pris un réel plaisir à les enregistrer.
Côté chansons c’est du lourd. « Eat Me Alive », «Best Of Me », “ Little Too Much ” qui ouvrent l’album sont des hits en puissance avec leurs refrains accrocheurs, leurs soli inspirés et leur énergie. Le reste est d’un très bon niveau et sans faute de goût , on ne pourra donc pas les accuser d’avoir fait du remplissage. L’énergie est omniprésente et du coup nous n’avons pas l’impression d’avoir affaire à un groupe des 80’s tentant de revivre sa gloire passée mais à un groupe enthousiaste et en pleine confiance.
Côté production on pouvait s’inquiéter que celle ci soit confiée à Michael "Elvis" Baskette (PUDDLE OF MUDD, CHEVELLE, SALIVA, LIMP BIZKIT, ALTER BRIDGE) au vue de son background musical mais il est parvenu à capter l’esprit Ratt des 80’s avec une production qui sonne relativement moderne mais sans dénaturer le son du groupe.
Infestation est donc un très bon album de Ratt, l’album que l’on attendait sans trop y croire, qui montre que à l’instar des Whitesnake, Mötley Crüe, Winger, Danger Danger, Dokken et Keel, les vieux groupes en ont encore sous la pédale.